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FAMILLE COCHARD
21 mai 2020

Aux noms des Pères, des fils Cochard & de Saint-Benoît -2- Charles COCHARD et Marie Louise DOMINGUE

     Charles et Marie Louise une union sans mariage

 

     A Martial Potémont

                                      Extrait du peintre et lithographe Martial Potémont

 

                                                                       4.

                                      Marie Louise et Charles

        
En 1777, Charles Cochard fait la connaissance de Marie-Louise DOMINGUE. Cette dernière n’avait que vingt-cinq-ans, d’une beauté métissée avec des traits fins. C’est d’ailleurs cette colorie de peau qui attira l’inadvertance du contremaître des travaux. Celui qui était exemplaire au travail avait souvent ses pensées vers la vie des autres. Son regard se portait souvent sur ce beau visage de jeune femme venue d’ailleurs. Là où la beauté du monde s’émerveille par sa nature au naturelle. Un tel charme d’exotisme vivant quelque part à Saint-Denis. Qu’importe si à son premier passage Marie Louise a baissé son regard. Il n’en démontra par la suite qu’une rencontre aura été qu’une révélation amoureuse hors commun. Une relation qui pourrait avoir des conséquence sur son travail mais n’aura l’effet escorté. Charles était un homme qui aimait les contacts et son travail à l’extérieur, lui permettait d’en faire de nombreuses rencontres. Marie Louise est la fille de MINGACHE (Maingache ou Mengas), un ouvrier indien né à Pondichéry vers 1718, et qui était arrivé dans l’île en 1733.  On disait de lui "un malabard, demeurant au quartier de St Denis", il est maçon au service de la Compagnie des Indes, sous les ordres de M. Dumas. Cette même Compagnie qui recherchait des ouvriers indiens qualifiés pour la construction de ses magasins et de ses bureaux de Saint-Denis. De même, cette époque la Compagnie décide de mieux se structurer afin de développer son activité commerciale dans l’île Bourbon ; notamment les stockages du café de Bourbon pour qui ont été fabriqués.
        Maingache était d’abord un « coolie » qui signifie manœuvre, puis il fera carrière comme maçon. Mais après la disparition de la Compagnie des Indes, en 1767, Mingache ne rentrera pas à Pondichéry car il a trouvé à Bourbon son épouse, Brigitte COËLLO, une jeune métisse indienne-créole. Elle avait presque qu’une vingtaine d’années de moins de  son âge, elle était née vers 1737 à Sainte-Suzanne.


« Brigitte Coëllo est la fille de Domingue COËLLO (1716-1760), un indo-portugais originaire lui aussi de Pondichéry. Il s’était engagé comme maître d’hôtel chez Jean Baptiste Grignon à Sainte Suzanne. Les indo-portugais ne sont pas rares à Bourbon par cette épopée : ils descendent des premiers portugais venus s’installer dans le comptoir de Calicut fondé par Vasco de Gama en 1498. Des mariages entre ces européens et leurs domestiques  malabars ont ensuite abouti à des beaux métissage et ont donné des patronymes qui portent avec eux tous les parfums de la péninsule ibérique ! insiste ici les mots de Jean-Claude Odon en rajoutant ceci :
 « Divers indices donnent à penser que Domingue Coello serait arrivé dans l’île vers 1736, date à laquelle Grignon, son employeur, s’installe à Bourbon pour gérer les biens de l’ancien gouverneur Dumas nommé entre temps à Pondichéry. Brigitte, comme d’ailleurs sa mère Géneviève (1721-1784), a servi comme esclave chez Edmée Goureau (un riche bourgeois de Paris reconverti dans la culture du café à Ste Suzanne) avant d’être rachetée par son père puis affranchie en 1750. Elle se marie, alors qu’elle a à peine quinze ans, le 16-05-1752,  "après les fiançailles et les trois publications des bans de mariage". Pour la circonstance Mingache  a choisi comme témoin de mariage François Ranga, son beau-frère et ancien compagnon de voyage depuis l’Inde. Domingue Coëllo était connu pour son sérieux à Ste Suzanne et avait même hérité de son maître en 1741, au décès de ce dernier. Brigitte semble donc hériter de cette honorabilité et reçoit une bonne éducation qui lui permettra plus tard de maîtriser le français comme bien peu savaient le faire à l’époque, talent qui a du lui valoir, ainsi qu’à son mari, quelques considérations dans une société qui, faut-il le souligner, était alors ségrégationniste à l’extrême.

         Antoine roussin Ste-Suzanne

        A ses débuts le couple s’installe sans titre au camp des noirs, quartier situé près du Ruisseau des Noirs, « entre le jardin du Roy et la dame Mainote »1. On le retrouvera plus tard, la demande de concession de Maingache ayant apparemment été honorée, dans le quartier de la Rivière, au bas de la rue de la Rampe de l’Hôpital, aujourd’hui rue du Pont et rue Lucien Gasparin, sur «  un petit emplacement de seize toises carrées (environ soixante mètres carrés), dans « une maison de sept toises carrées et diverses dépendances (trente mètres carrés environ) ». Bien que ses gages suffisaient à peine à couvrir ses besoins élémentaires (il perçoit 12 pagodes par semestre soit 126 livres de l’époque2), Mingache fait peu à peu sa place dans St Denis, allant même jusqu’à posséder plus tard deux esclaves et recouvrir sa maison de bardeaux. Le quartier de la Rivière, où se regroupent les moins fortunés des dionysiens et les libres, est en grande partie couvert de forêts à cette époque, et le restera encore longtemps, comme nous le suggère cette lithographie de Roussin ci-contre dessinée un siècle plus tard. Seule sa partie basse est très animée et très passante en raison de l’activité portuaire qui y règne et des camps militaires proches. Par opposition, le quartier principal de Saint-Denis, le seul à bénéficier alors d’une cartographie et d’une réglementation stricte, est celui où se rassemblent les premiers concessionnaires et où se traitent les affaires de l’île.

1 Voir demande de concession de Mingache en 1783 ADR 47C

2 Voir ADR C°1682

         Antoine roussin st-Denis paysage

                                                              Peinture d'Antoine Roussin Saint-Denis

 

Pour autant, Saint Denis à cette époque n’offre pas encore son cachet de chef-lieu que nous lui connaissons aujourd’hui : les raquettes et autres broussailles poussent un peu partout au bord des rues et divers bestiaux y divaguent jour et nuit, en dépit des réglementations édictées par le gouverneur Bouvet de Lozier et ses successeurs, qui auront par ailleurs fort à faire avec les constructions sauvages et l’insalubrité des latrines privées. Les maisons, entourées d’une palissade, sont pour la plupart en paille, seul matériau disponible, à l’exception des bardeaux, réservés aux plus riches, mais que l’administration finira par imposer à tous afin d’éviter la contagion des incendies .C’est donc dans ce cadre que vivent les habitants de Saint Denis et qu’a grandi Marie-Louise, notre ancêtre, avec qui nous allons maintenant faire plus ample connaissance La famille Mingache, en dépit de l’exiguïté de leur logis, auront cinq enfants : Marie-Louise, l’aînée (1752), puis Marguerite (1756), Geneviève (1758), Antoine dit Antoine Quoileau (1759) et Isabelle (1767).

           Antoine Roussin esclave

                                                            Antoine Roussin lithographie

      Vers 1768, Marie Louise, qui n’a alors que seize ans, se marie à Louis Domingue Coëllo, son cousin (ou peut-être même son oncle !), malabar libre, sacristain à l’église de Saint Denis. Ce métier peut paraître surprenant pour un indien mais il ne sera pas le seul à occuper de telles fonctions car dès le début de leurs installations dans l’île les indiens ont renoncé à la « religion des gentils » et se sont convertis au catholicisme. Rien d’étonnant donc à ce qu’on les retrouve à ces époques servir l’église. De ce mariage, Marie Louise aura cinq enfants : Louis Bruno (1768), Louis Joseph Donat (1770), Louis Julien (1774), sa jumelle Louis Julie (décédée dans l’année) et une dernière fille Anne Brigitte (1776) qui ne vivra que quelques mois. Dans un recensement de 17761 Marie Louise est signalée comme exerçant le métier de commandeur des noirs du Roy, mais nous n’aurons pas d’indications plus détaillées sur leurs conditions d’existence ni leur lieu d’habitation. Cependant, les gens de couleur ne pouvant s’installer qu’à la périphérie du quartier principal, nous pourrons conclure sans crainte de nous tromper qu’ils ont vécu tout près du couple Mingache, à La Rivière. C’était d’ailleurs sur la colline de la rivière St Denis que se situait le camp des esclaves du roi. »*

       Après le décès de Louis Domingue, le vingt-cinq janvier de l’an mille sept cent soixante-dix-sept, vraisemblablement à la suite d’une épidémie également la dernière née de Marie Louise ne lui survivra que trois mois. Une jeune femme veuve, très belle et qui méritait de refaire sa vie amoureuse. Charles Cochard approchait de la trentaine et cherchait en mieux de se ranger amoureusement. La rencontre de Marie Louise par l’intermédiaire de son père Mingache, lui aussi maçon, aura facilité Charles d’en faire un bon choix. A dire vrai le charme de la jeune métisse malbaraise avait fait le reste. Marie Louise avait l’air tiré par une rudesse de la vie, son veuvage. Elle semblait vieillir par l’angoisse des larmes dues par la perte de son mari, Louis Domingue. Elle ne comptait plus les larmes qu’elle versait sur ses pertes répétitives. La rencontre de Charles la fit sortir de son habitude de la tristesse. Elle était enfin résignée de l’offre nouvelle de son père, Mingache à l’union prochaine de Sieur Charles. Mingache avait vanté les charmes de sa fille, Marie Louise, à Charles. Une mère veuve ne peut continuer seule à vivre avec ses nombreux enfants. Charles, tant à lui devant cette resplendissante métissée, n’avait que des yeux pour elle. Tranquillement, Marie Louise se sentait paisible, l’air intérieur d'être heureuse car Charles lui plaisait. Ses yeux noirs, d’un charme indien, grands et allongés, se baissèrent lorsque que Charles lui fixa. Charles écouta son cœur, il battait lentement à l’appel d’un amour. Il resta pétrifier par l’étreinte envie d’aller plus loin dans ses paroles et retenant tous gestes. Marie Louise excéda à son bonheur, souriait à ses moindres plaisanteries.

La situation semblait être délicate mais le charme de Charles lui plaisait autant mais elle resta un moment indécise. Elle pensait alors à ses enfants et se posait la question : que pensera Charles, s’il fallait vivre ensemble ? Sa respiration restait irrégulière et finissait par se rassurer. Charles sonnait un grand silence, il reste figer par son charme de métissée. Puis, il l’a salua d’un petit signe de tête tout en esquissant un doux sourire !

« Oui ! Se mettait Marie Louise à lui raconter sa vie d’épouse. Domingue que Charles connaissait à travers son ami, Mingache, n’était pas un si doux époux !

Marie Louise ne lui cachait pas, ce fut la volonté du père qui l’a poussé à accepter ce mariage. Charles était à son écoute et il écoutait les moindres paroles. D’après ses dires le Domingue n’était pas si gentil mais elle acceptait sa vie. Elle n’avait seize ans et Domingue en avait le double, lorsqu’ils se sont mariés. C’est là un mariage de complaisance et d’arrangement familial. De plus, il n’avait pas de profonds sentiments ! Charles avait ce regard amoureux, amusé des mots, certes ne pensant peut-être pas à la vrai définition du verbe aimer.

1 CAOM G1 479

* Extrait du blog de Jean-Claude Odon ( Histoire famille Odon)

    

          523-Mère et efant africain- néo-traitïste- 10F

                                                    Mère et l'enfant, paul Clodel Cochard

         Cette gentillesse témoignait d’une sincérité de Marie Louise. Elle avait le rôle d’épouse et de mère de famille. Elle n’était pas heureuse par son mariage mais la présence de ses enfants équilibrait toute sa vie de femme même s’il y avait eu ce manque d’amour. Charles l’air triste restait mollement présent. Il s’arrêta de discuter pour mieux l’écouter ! Il voulait connaître sa véritable histoire. Tout devenait différent raconter par cette jolie métissée. Elle, qui venait apporter le repas de onze à son père sur les chantiers. Cette jeune mère de famille devenue Veuve Domingue, avait l’impression de lui donner une nouvelle chance. Les moindres paroles piquaient sa curiosité. Comment, lui le créole blanc et elle une métisse affranchie, pouvaient s’unir légalement ? Revenir sur son passé malheureux s’est faire preuve d’un présent qui pense à son avenir ! Marie Louise interrompit brusquement ses mots, un souvenir qui lui fit réagir ; Elle rentra ses larmes. Le silence pouvait entendre les battements de leur cœurs ! Face à cette attitude, Charles détourna la conversation. Il aimait en elle sa sincérité, ce courage de femme au résonance de voix doucereuse. Ils s’arrêtèrent de converser laissant le silence faire le reste. Autour d’eux la nature semblait les imiter, même les ouvriers s’étaient apaisés. Les yeux dans les yeux, dorénavant, ils ne se lâchèrent plus. Charles hésitait de lui tendre le bras, à toucher son épaule, savoir cela qu’elle n’est pas un rêve mais bien qu’une beauté des îles. Celle dont le regard trouve le cœur et fait jaillir les sentiments profonds. En ce jour d’aujourd’hui, il est onze, Marie Louise entra dans sa vie. Le soleil était sur leur tête comme un parasol du temps et qui procurait cette sensation de douce chaleur des cœurs amoureux. Les rais de ce feu semblait marquer le sol et les savoir bientôt séparer pour le reste de la journée devenait un obstacle de plus. Puis elle s’éloigna doucement passa vite devant ces hommes et ne jamais regarder vers Charles…

     Les semaines passèrent et Marie Louise n’y manquait jamais la pause de onze heures. Elle déposait le repas du père, Mingache, souriait à la vie, au sentiment des mots du bonheur. Ce qui s’est passé dans sa vie ne l’inquiétait moins car elle était amoureuse de Charles. Marie Louise prétextait à son père d’être qu’une relation amicale ! D’autant qu’elle ne désirait point que Charles aurait des problème à cause d’elle, si relation naissait. Leur amour était presque impossible au regard de la loi et notamment du ‘’Code Noir’’, mise en place depuis 1685 sous le règne de Louis XIV. Le Code noir autorisait le mariage entre des Noires affranchies, les esclaves devenues libres grâce à leur union avec des créoles Blancs mais on ignora très vite cette clause. Dès 1667, c'est-à-dire avant la promulgation du Code, on avait essayé de décourager les mariages mixtes celui de 1724 "L'interdiction touchant les mariages interraciaux, stipulée par la loi, avait pour but d'éviter toute confusion entre le statut des hommes libres et celui des esclaves ». Il s'agissait donc de maintenir intacts les rapports entre esclaves et maîtres. Toutefois, la question de race n'était pas étrangère à cette défense. Si tous les hommes blancs se voyaient frappés de l'interdiction d'épouser une femme noire, qu'elle fût esclave ou affranchie, tous les hommes libres n'étaient pas soumis à cette même interdiction comme le prouve le cas des affranchis. Certains Blancs de basse classe épousaient en effet des femmes de couleur mais ces mariages étaient considérés ignominieux et, par là, inacceptables dans les classes supérieures. Louis XIV révoqua le titre de plusieurs nobles qui avaient pris des femmes de couleur comme épouses. Toutefois, le choix d'un conjoint et les lois s'y rapportant ne constituent pas forcément des preuves de ségrégation. Après tout, n'est-il pas de coutume de choisir son partenaire au sein du groupe ethnique, social ou religieux auquel on appartient ? Il n'est donc pas impossible de donner une autre signification aux lois limitant les mariages mixtes. Comme nous le savons, un mariage sous l'Ancien Régime pouvait être dissout s'il était jugé malséant ou infamant pour l'un des membres de la famille. Une trop grande différence sociale ainsi que la conduite d'un des conjoints pouvaient également en entraîner son annulation. 

      202-Vingt décembre

                                        Vingt décembre peinture de Paul Clodel Cochard

        Il en est de même dans l’article 9 qui dispose que toute esclave rendue enceinte par son maître acquiert immédiatement le statut de femme libre, et que par ailleurs son maître est tenu légalement de l'épouser.

Article 44 : "Déclarons les esclaves être meubles et comme tels entrer dans la communauté, n'avoir point de suite par hypothèque, se partager également entre les cohéritiers, sans préciput et droit d'aînesse, n'être sujets au douaire coutumier, au retrait féodal et lignager, aux droits féodaux et seigneuriaux, aux formalités des décrets, ni au retranchement des quatre quints, en cas de disposition à cause de mort et testamentaire.."

Il ne jouit d'aucune capacité juridique, à la différence des serfs du Moyen Âge. C'est la mère qui transmet la condition juridique d'où l'article 13 précisant que « Si le mari esclave a épousé une femme libre, les enfants tant mâles que filles suivent la condition de leur mère, et que si le père est libre et la mère esclave, les enfants soient esclaves pareillement. » et donc par évidence l'article 12 « les enfants qui naîtront de mariage entre esclaves seront esclaves ». De plus, il interdit le mariage des esclaves sans le consentement des maîtres et, à partir de 1724, les mariages entre blancs et noirs.

       Cependant deux ordonnances de 1766 et 1767, le Code jaune, le Code Decaen et le Nouveau Code noir. Parmi les textes adoptés après les Lettres patentes, figurent deux ordonnances de 1766 et 1767. La première est l’ordonnance royale du 20 août 1766 concernant les affranchissements et comprenant 4 articles, prise notamment pour empêcher les abus dans l’émancipation des esclaves. La seconde est l’ordonnance locale de septembre 1767 du Gouverneur général DUMAS et de l’intendant POIVRE concernant la police des noirs, qui comprend 20 articles. Elle intervient à la suite du changement d’administration des deux îles d’août 1764, le roi succédant à la Compagnie des Indes, afin de « promulguer de nouveau les lois faites pour la discipline et la police » édictées en 1723 et complétées par les arrêts de règlement du Conseil supérieur, règles qui n’ont point été appliquées avec rigueur. Ainsi l’ordonnance reprend les principales dispositions de l’édit de 1723, parfois en des termes plus précis. Le Code jaune ou Code Delaleu a été promulgué en 1777 par Jean-Baptiste Étienne DELALEU, conseiller au Conseil supérieur de l’île de France et Procureur du Roi auprès du Tribunal Terrier de la même île, qui, après avoir constaté la confusion dans la législation coloniale, s’était attaché à rassembler les lois et règlements concernant les deux îles depuis la rétrocession au Roi de 1767. Ce recueil de lois se compose de deux tomes, dont l’un concerne l’île de France et l’autre l’île Bourbon, divisés chacun en huit titres : Administration générale, Église, Militaire, Finances, Commerce, Marine, Justice, et Police. La huitième partie des deux tomes dudit Code consacrée à la police contient les textes traitant de l’esclavage, notamment les deux ordonnances précitées de 1766 et 1767...(1)

La chute du chat

                                        La chute du chat, toile de Paul Clodel Cochard

            Une impression d'être un meuble !

Je suis un meuble d'Afrique mon pays, en bois noir

Je suis arrivé par bateau avec d'autres

Meubles et qui comme moi ont trouvé un manoir,

Pour servir des intérêts aux bonnes vôtres.

Je suis un lit qu’on me couche à terre du sol

Recouvrez moi de vos plus belles langes blanches.

Au vieux sommier qui pèse lourd aux mains parasols

Qui s’enchaîne au liteau, au couchette en planche.

Je suis une commode livrée aux chiffonniers

Les plus riches dans le domaine du meuble.

Une grosse caisse à coffret façon prisonnier !

Quoique pratique à saloir d’être un remeuble !

 Je suis une table qui reçoit des couverts

Un autel tertre à piédestal de chêne

Endémique au domaine n’est ce recueil vert !

Je porte sur mon dos votre pain qui sème.

Voilà ce L'édit du Feu Roy au Glorieuse

Mémoire, a nota très honoré grand Seigneur

Et père en acte du vingt trois avril l'an seize

Cent quinze, soit exécuté dans nos îles par Sieur :

 Se faisant, enjoignons à tous nos officiers

De chasser de nos dîtes îles tous les juifs lien

Et y ont établi leur résidence, aux-quiet

Comme des ennemis déclarés et non chrétiens.

 Nous commandons d'en sortir de tous les moyens

Du jour de la publication des présentes

A peine de confiscation de corps et de biens.

L’impression d’être resté qu’un meuble qui hante !

Poème de Paul Clodel Cochard

(1) tirés des textes de www.lexoi.fr

  

         382-Au coin du feu-néo-traitïste- 12F

                                                   Au coin du feu peinture de Paul Clodel Cochard

        De cette rencontre, va naître une liaison amoureuse, chez Marie Louise et Charles. Cependant Charles ne voulait éviter certaines formalités au regard du Code de Loi. Il décida dans un premier temps de ne pas s’unir mais de continuer, pour l’instant, de vivre séparer. Ce qui ne pouvait plaire Marie Louise à l’époque, mère de trois enfants en bas âge, dont le dernier n’avait que trois ans. Fort heureusement que ses parents lui vint en aide pour qu’elle puisque travailler.

         De cette amour qui grandit loin des regards d’autrui, il va se produire un événement qu’est une naissance. Leur premier fils naquit l’année suivante, un trente-et-un décembre 1778. Une déclaration administrative qui laisse encore à de nombreuses recherches sur les archives de Bourbon. Fort heureux de retrouver cet acte de baptême de Charles Pierre Janvier Audon. Il est le fils naturel de Marie Louise Domingue. Ce qui prouve que Charles Cochard a préféré de ne pas le reconnaître pour des raisons nobles à son métier : « Piqueur du Roy ». Chef de maçonnerie du Roi et avoir un enfant d’une métisse affranchie est hors loi ! A pareille épopée il est serein de rester dans l’ombre d’un père pour un enfant métissé. L’emploi de Charles Cochard est considéré comme un titre royal venant financièrement du Gouverneur de Bourbon et du Roi de France. La révocation d’un titre pourrait lui contraindre à perdre son poste. Ne rien dire c’est ne rien savoir. Il apporta à son premier fils son prénom Charles, Pierre pourrait par hasard venir de son grand-père du côté de Normandie mais « selon la coutume de l’époque le second prénom, « Pierre », est celui de son parrain, toujours selon une coutume qui jusqu’aujourd’hui perdure. Le troisième, « Janvier », est le mois de son baptême. Le quatrième,« Audon », est celui d’un saint très connu et vénéré dans la région d’Orléans-Tours d’où vient son parrain, et la date du trois Janvier n’est pas sans rappeler la fête de saint Odilon, de la même congrégation que le précédent saint homme, qui se déroule le lendemain. Voilà pourquoi, grâce à Pierre Billard, nous portons aujourd’hui le patronyme Odon !*

     

      Acte baptème Charles Pierre Audon

                  L’acte de baptême du premier enfant de Charles et de Marie Louise est écrit ceci :

 « Le trois janvier 1779 a été baptisé Charles Pierre Janvier Audon, né le trente et un décembre dernier, fils naturel de Marie Louise Domingue. Le parrain a été Pierre Billard, la marraine a été Marie Géneviève ; Le parrain a signé avec nous, la marraine a déclaré ne savoir signer. Signé : Billard et Duranel. ».

 * Extrait du blog de Jean-Claude Odon ( Histoire famille Odon)

« Marie Géneviève, sa marraine, est vraisemblablement l’épouse de Joseph Brajeul, leur voisin et ami de longue date. Son parrain Pierre Billard, un autre ami et voisin de la famille, est né en 1742 dans la région d’Orléans, à Tillay-le-Peneux (Bas des Vaux). Il n’a ni femme ni enfants officiels, comme grand nombre d’hommes de cette époque…et possède un esclave et trois cochons. Arrivé dans l’île en 1774, il habite et exerce sa profession de « meunier du Roy » au quartier de La Rivière où se situait la boulangerie. Le choix de Pierre Billard comme parrain ne résulte pas d’une simple amitié de voisinage : l’homme a été pendant plusieurs années le compagnon d’armes de Charles Cochard dans le régiment de l’Île de France où ils ont servi tous les deux ».*

        Charles Cochard devenu papa, une fierté qui lui laissera du temps devant lui pour réfléchir à leur avenir. Il abordait la trentaine et était souvent sur les divers chantiers du nord-est de l’île Bourbon. Où il se vantait d’être devenu père d’un fils et qui portait son prénom Charles.

        La vie de Charles à l’île Bourbon s’apprêtait à ressembler à celui d'un aventurier. Il ne repartira pas vers cette France, car pour lui sa descendance c’est ici à Saint-Denis. Là où il reprenait le véritable goût loin d’une existence d’enfant orphelin. Lui qui n’a jamais connu sa mère, Magdelaine, retrouvait en la mère de son enfant une chance nouée à l’amour. Leur amour était la plus secrète et se tenait loin de tous regards afin de se protéger. Les soirs Charles se rendait au village où résidait Marie Louise. La concession de "Maingache" se trouvait dans le quartier de la Rivière, sur un petit emplacement de seize "toises" carrées, dans une maison de sept toises carrées et diverses dépendances. Bien que ses gages de 126 livres suffisaient à peine à couvrir ses besoins élémentaires Mingache était un homme important à St Denis. D’ailleurs il avait acheté Marie Louise à "Gourrou". Mingache avait même deux esclaves à son service. Il habitait une maison qu’il recouvrait de bardeaux. Le quartier de la Rivière, où se regroupent les moins fortunés des dionysiens et les libres, est en grande partie couvert de forêts. Seule sa partie basse est très animée et très passante en raison de l’activité portuaire qui y règne et des camps militaires proches. Le quartier principal de Saint-Denis, le seul à bénéficier alors d’une cartographie et d’une réglementation stricte, est celui où se rassemblent les premiers concessionnaires et où se traitent les affaires de l’île.

     Deux années passèrent et le petit Charles Pierre Janvier, se tenant à peine debout partageait sa vie avec sa mère Marie Louise, ses trois Louis de demi-frères mais aussi à côté de ses grands parents. Marie Louise et Charles Cochard filaient le parfait bonheur. Rien ne pouvait les séparer. Le jour, il recevait d’elle son repas chaud sur le chanter sauf quand il travaillait sur les corvées des quartiers de Sainte-Suzanne, Saint-André ou bien à Saint-Benoît. Dans ce contexte de l’éloignement familiale, Charles décida de vivre quelques temps auprès des terres de Madame Veuve Cochard, sa seule famille dans l’île, à Saint-Benoît c’est d’ailleurs son cousin qui lui avait fait connaître cette île. Ce cousin qui avait rentrer bien entrer en France et cela avant son départ. Quand il fallait Charles faisait la navette de l’Est au Nord en cheval. Il pouvait ainsi retrouver sa compagne assez souvent qu’il voulait dans la semaine.

     Sur les chantiers Charles, si fier, imitait Mingache par sa vanité. Il se vantait de son fils métissé à une affranchie libre. Mais un jour, de cette impossible liaison à Marie Louise, son destin va prendre un tout autre chemin inattendu. En effet, il travaillait alors aux travaux des chemins publics et vint, par surprise un jour, un dénommé sieur Delagarde. Il faisait fonction d’inspecteur des chantiers royaux auprès du gouverneur.

* Extrait du blog de Jean-Claude Odon ( Histoire famille Odon)

      

        Antoine Roussin st-André

                                               Antoine Roussin, quartier de Saint-André

         Sieur Delagarde venait pour l’inspection de tous les postes, à savoir, les esclaves et les blancs ouvriers. Il avait remarquer que les noirs de corvées du quartier de Saint-Denis qui étaient occupés à relever le passage de la ravine des patates à Durant, cependant, le piqueur et le commandeur étaient sur les travaux, et ils ont tous été très disposés à exécuter ses ordres. Il trouvait qu’au poste de corvées de Sainte Suzanne la même bonne volonté des employés. Mais, il n’en était pas de même au poste de la corvée du quartier de Saint Benoît. Le samedi vingt-cinq mai de l’an mille sept-cent-quatre-vingt-deux, il fit une visite d’inspection chez "le nommé Cochart, Piqueur". Il obligea à Charles de lui rendre compte de son travail. Mais aussi de lui montrer tous les outils et les ustensiles de corvées ainsi que les vivres des noirs qui lui ont été confiés. Devant cet homme qui avait l’air hautain et si tolérant pour ne pas citer son arrogance, Charles lui avait répondu qu’il ne lui connaissait pas, qu’il lui devait aucun compte à rendre. D’ailleurs d’un caractère d’homme qui ne se laisse pas attendrir, il réfuta la demande de sieur Delagarde. Ce dernier lui lançait des recommandations royales. Charles garda les outils à sa possession et prétexta ne pas lui connaître. Delagarde proposa à son remplacement s’il n’obéissait pas ses ordres. Devant une telle menace, Charles se raidit devant l’inspecteur et ce dernier avisait de lui porter plainte et indubitablement il irait en prison. Charles imitant son arrogance resta sur sa décision, il ne rendra aucun outils et ceci en fit son défi, lui face à cet inconnu. Lui prétextant qu’il pourra toujours courir derrière une plainte car s’il ne faisait pas s’est lui qui le fera ! Pour la première fois depuis qu’il travaillait sur les chantiers des réalisations de chemins il voyait un inspecteur royal. Charles resta sur sa position et garda outils et vivres. Devant les autres, esclaves et coolies, Charles avait tenu tête à son administration royale. Blessé dans son âme et conscience il regarda partir ce sieur Delagarde qui semblait lui poser de vrais problèmes.

Après cet incident, Charles Cochard était convoqué devant le tribunal royal de Saint-Denis d’où ce manuscrit signé de Sieur Delagarde à Saint André le 30 m 1782 :

 « Un document laissé par l’inspecteur des chantiers Delagarde1 nous dresse de lui le portrait d’un homme de caractère ! « Messieurs. Les travaux des chemins publics ayant commencé dans les premiers jours de ce mois, j’ai fayt l’inspection des postes, j’ay trouvé le quinze du présent les noirs de corvées du quartier de St Denis occupés à relever le passage de la ravine des patates à Durant, le piqueur et le commandeur étaient sur les travaux, ils sont tous très disposés à exécuter les ordres que je leur donneray, j’ay trouvé au poste de corvées de Ste Suzanne la même bonne volonté.

Il n’en est pas de même, messieurs, au poste de la corvée du quartier de St Benoît. J’ay été samedy dernier 25 du courant chés le nommé Cochart, Piqueur, je luy ay ordonné de me rendre compte de son travail, de me montrer tous les outils et ustenciles de corvées et les vivres des noirs qui luy sont confiés, il m’a répondu qu’il ne me connaissait pas, qu’il ne me devait aucun compte et qu’il ne me rendrait pas, qu’il ne connaissait aucun inspecteur des chemins publics, je lui ay dis que j’en mettrais un autre à sa place, que je vous en porterais mes plaintes et qu’indubitablement il irait en prison, il m’a répondu avec arrogance qu’il me deffiait de l’y faire mettre et encore plus de l’ymettre moy même. Je me suis retiré alors, bien résolus de vous faire le rapport d’une telle insubordination. Ce Piqueur, messieurs, est assurément le plus entendu qu’il y ait sur les chemins. Il est actif et met beaucoup d’ordre dans son travail, mais il est entêté et insolent. Depuis deux ans je n’ay pu avoir de luy aucun état ou notte concernant son travail. Il eut été plus flatteur pour moi d’avoir, Messieurs, un meilleur rapport à vous faire, mais les ordres que vous voudrez bien me donner aplaniront toutes les difficultés, je les attends avec soumission. Je suis avec respect, messieurs, votre très humble et très obéissant serviteur. Signé : Delagarde. St André le 30 may 1782 »*

1 Voir ADR 27B

* Extrait du blog de Jean-Claude Odon ( Histoire famille Odon)

         Antoine Roussin St-Benoît Bethléem

                                            Quartier Bethléeme Saint-Benoît litho d'Antoine roussin

          

                                                                               5.

                              Quartier le « Burgos » Saint-Benoît

           Après cette plainte Charles, qui vivait seul, décida de s’installer définitivement avec Marie Louise et ses enfants à Saint Benoît. Leur relation amoureuse va être tellement forte et solide, à tel point, un second fils va naître à Saint-Benoît, le vingt-sept août 1781. De la même façon que son précédent enfant, Marie Louise déclarait plus tard et seule, à l’État Civile, leur fils Joseph Benoît. Joseph est sans doute le prénom de son parrain et Benoît est la ville de sa naissance, Commune de Saint-Benoît !

       En 1783, bien déçu mais résigné à la fois Charles se retirait de son emploi de Piqueur du Roy pour devenir un agriculteur à Saint Benoît. Il vivait sur un modeste terrain de dix gaulettes sur quinze, sur lequel il élevait ses six cochons, ses seize cabris et son cheval.

      La fortune des Charles Cochard semblait s’accroître très rapidement. Au point qu’il possédait quatre esclaves en 1786, six en 1787, et treize en 1788. Ses propriétés, de 150 gaulettes carrées en 1786, se montaient à 4000 gaulettes carrées en 1788, après distraction des superficies qu’il a attribuées à "sa famille". Ils habitaient le quartier des "Burgos".

Les habitants de saint-Benoît demandaient à être traités favorablement que ceux des autres quartiers de l’île. Ils fondèrent une espérance autour de leur dit quartier, aussi celui du Burgos sera un lieu connu de tous les habitants de se fait par sa commodité.

    A Saint-Benoît alors que les colons cherchent de nouvelles terres pour cultiver le vrai café de Moka, de nouvelles concessions sont attribuées dans le "beau pays" en échange de l’engagement à verser chaque année à la Compagnie des Indes "200 livres de riz blanc et 24 poules". Ces concessions sont données, à partir de 1700, à Denis Turpin, François Garnier, Samson Lebeau, Jean Boyer entre Bras-Panon et la Rivière des Marsouins. Viennent s’installer Picard, Dumont, Cerveaux, Rollier, Dumont, Benoît et Pierret.  Pour l’heure seules trois paroisses existent dans l’île, celles de Saint-Paul, Saint-Denis et Sainte-Suzanne.

La population augmentait dans les environs et dès 1715, elle est suffisamment importante pour qu’une section de la paroisse de Sainte-Suzanne s’y installe. Les offices se tiennent chez Madame Veuve Cochard. En ce qui concerne la Paroisse, le père Teste est le fondateur de celle de Saint-Benoît. Aussi la paroisse, fut soutenu par le gouverneur général Pierre Benoît Dumas. Depuis 1733 s’est dirigé en paroisse Saint-Benoît, et comptait 2416 personnes, à savoir que les trois quart sont des esclaves. Le travail des esclaves est dû à l’extension de la colonisation agricole par nouvelles terres à cafés de l’Est. Pour mener à bien les travaux, il fallait d’abord défricher, puis cultiver et enfin entretenir les parcelles agricoles. Il fallait se rendre compte de l’esclavage à l’époque, à savoir l’entretien des plantation de caféiers, aux terres plantées en vivre. Cependant il ne suffisait pas à la main-d’œuvre locale. D’autant l’extension de la production esclavagiste s’accompagnait d’esclaves supplémentaires. Les autorités avaient privilégiait la traite malgache mais par le soucis de son marronage, il fallait trouver ailleurs d’autres esclaves. La Compagnie pensa alors à l’Afrique, l’Inde et voir même aux Comores. Les captures ont été un vif succès mais cependant inégale. Les colons créoles de Bourbon ont pu faire bon usage d’une main-d’œuvre à bon marché dont ils ont prospéré. De toute évidence tout se payait et cela à même au gouverneur par des rentes féodales servies au Grand Seigneurs. Mais ces derniers réclamaient souvent une redevance en nature par l’offre de récolte, mais aussi par animaleries.

Bouvet de Lozier        Saint-Benoît s’est agrandi de sa population grâce à l’arrivée d’autres esclaves. Une populations qui se fera grâce aux métissages tout en restant la propriété du colon blanc. Ces derniers arrivaient, en achetant trois esclaves, à obtenir plus tard par voie d’accouplement à dix, voir vingt esclaves dans son domaine.

En 1751, le Gouverneur Bouvet de Lozier, évaluait la production du café de Bourbon à deux millions de livres pesant ; soit à 4 sols la livre poids, quatre cent milliers de livres qui, ajoutées aux cinquante mille livre dépensées par l’habitant et cela pour sa denrées aux magasin de la Compagnie. Tout ceci pour affirmer d’un revenu qui pouvait bien atteindre les cinq cent cinquante milliers de livre (monnaie forte). Le gouverneur jugeait la quantité d’esclave à Bourbon à la quantité de récoltes encore à faire sur les terres de l’île. Alors il fallait accroître l’esclavage ce qui était inégal. Bouvet s’attacha à promouvoir les nouvelles cultures non pas à celle de Pierre Poivre avec ses épices mais à apporter une « culture particulière », comme le coton par exemple. Mais il y proposa de la charnelle et bien d’autre culture d’ailleurs la soie y était question par la « Compagnie de la Soie ». sa dernière idée fut arrêtée sur l’indigo une graine qu’il avait ramené de Saint-Domingue mais le véritable problème comment ramener quelques spécialistes esclaves de ce pays ?

 

Louis Laisné Beaulieu sur son domaine de Beaulieu est le premier à expérimenter la fabrication de sucre à grande échelle. Située à Saint-Benoît, le Domaine de Beaulieu en plus de ses plantations de cannes, abrite la première fabrique de sucre de l’île. En effet, cette première usine sucrière fonctionne dès 1784, grâce d'un moulin à eau qui est amenée par canalisation de la rivière des Marsouins.

 

       A Martial PotémontTrès grande

                                                    Extrait de la litho de Polémont      

       Charles Cochard n’avait jamais eu l’intention d’épouser Marie Louise. Cette dernière fut son commandeur auprès des ses esclaves. Charles Cochard avait l’art de rebaptiser les fonctionnalités à sa façon. Ainsi la plupart de ses esclaves sont sûrement les membres de sa famille avec celle de sa compagne mais légalement devant la loi, Charles pouvait quand le moment sera venu les affranchis. Leur troisième fils naissait le onze septembre 1786 au nom de Barthélémy EDMOND. Charles Pierre avait huit ans et Joseph dit Joson n’en avait cinq. Quelle joie procurait ses trois fils dans la vie de Charles et de Marie Louise. Joson devenait le petit préféré de Charles Cochard parce qu’il était le dernier né. Mais Charles Pierre et Joseph furent toujours ses premiers et resteront ainsi que Joson. D’un amour de bon père, il promettait à tous ses enfants, une reconnaissance financière. Charles venait d’acheter le terrain de sieur Boyer Magloire et qui est situé dans la zone de Bras Fusil, contre paiement de la somme de cinq cents livres. Un terrain d’une superficie de 100 gaulettes de haut sur de 17 de large (l’équivalence de quatre hectares). Le vingt-huit novembre 1786, Charles Cochard en un geste d’une largesse inouïe, décida d’en faire donation à Charles, Joseph et Barthélémy, "d’un terrain adjacent de 110 gaulettes de haut sur 48 de large (soit 13 hectares), ainsi que les bâtiments qu’il y a construits et quatre esclaves ! L’acte de donation précise qu’il « veut donner des preuves de l’affection et de la bienveillance qu’il a pour les nommés Pierre Charles Audon, Joseph Benoît et Barthélémy Edmond, tous trois enfants de la nommée Marie-Louise", et qu’en cas de décès prématurés des donataires tous ces biens seront réaffectés à leur mère. Après la vie étriquée de Saint Denis, voici les grands espaces de la Rivière des Marsoins proche ! La famille cultivera sur ce terrain tout ce dont elle a besoin pour vivre, ainsi que des caféiers et girofliers, et y élèvera 10 cabris et 15 cochons (recensement de 1788), dont les six garçons s’occupent à temps plein »*( Les trois fils premiers, les trois Louis et Pierre Charles Audon, Joseph Benoît et Barthélémy Edmond, tous trois enfants de la nommée Marie-Louise .)

* Extrait du blog de Jean-Claude Odon ( Histoire famille Odon)

Pour prouver son amour mais aussi qu’elle devienne comme lui, un propriétaire, à Bourbon, un mois plus tard, le vingt-neuf novembre 1786, devant notaire Josset de la Parenterie à St Benoît1, il vend à Marie Louise cette parcelle située dans la zone de Bras Fusil, contre paiement de la somme de cinq cents livres. Un terrain d’une superficie de 100 gaulettes de haut sur de 17 de large (l’équivalence de quatre hectares).

Quand venait alors la naissance de Marie-Josèphe Aimé MARIE-LOUISE le dix-neuf septembre de l’an 1789. « Elle apportera dans le quotidien de la petite famille beaucoup de confort matériel et, dans leur statut social, une teinte de blancheur qui ne sera pas le moindre des avantages quand on sait la condition des libres des couleurs à cette époque.

Marie-Louise ne profitera cependant guère longtemps de ces petits bonheurs car une dernière naissance, dans un contexte d’épidémie de variole, lui sera fatale : elle meurt le vingt-trois juin de l’an 1791 à Saint Benoît, après avoir accouché d’un enfant « né, ondoyé et mort » six semaines plus tôt. Elle aura vécu moins de quarante ans et son compagnon n’aura pas eu le temps de lui proposer le mariage. Pour cette raison elle sera toujours, au regard de l’état civil, Veuve Domingue, ce qui, vous l’avouerez, faisait plus distingué que « Dle Marie Louise » quand on est mère de sept enfants »*.

1 Voir FR ANOM DPPC NOT REU 1086

* Extrait du blog de Jean-Claude Odon ( Histoire famille Odon)

           Arbre généalogie de Charles Cochard 3ème génération 2

   

A suivre...

Cordialement

Paul Clodel Cochard

Capture Paul ClodelPetite

 

Prochaine épisode : "Marie Angélique CLAIRIVET et Charles COCHARD

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Peinture: Le traitïsme de Paul Clodel Cochard Île de la Réunion - le traitïsme

Le traitïsme de Paul Clodel Cochard Depuis sa naissance en atelier en 1994, le traitïsme continu sa progression pour en devenir un mouvement artistique pictural réunionnais.

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Atelier Paul Clodel Réunion: Exposition virtuelle -Destock'Arts Association Paul Clodel - APC- - le traitïsme

Cotation de l'artiste: 50 € le point (- 30%)* (Exemple: 15 P (F) à 50 € le point soit (15x50 = 750 - 30%= 525 €) Voici ci-dessous les prix par format et dont les points sont à -30%: Vente exclusivement à l'Île de la Réunion L'Atelier Paul Clodel est une page facebook & CanalBlog D'exposition permanent & atelier d'artiste-peintre: promouvoir les arts plastiques et le mouvement artistique réunionnais de Paul-Clodel Cochard : " Le traitisme ", le néo-traitisme, l'abs-traitisme, la musique et la sculpture.

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Atelier Paul Clodel

Atelier Paul Clodel. 224 likes. Atelier Paul Clodel est le lieu d'exposition permanent à Basse vallée- Île de la Réunion- Association Paul Clodel (A.P.C).

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Remerciement à Jean-Claude ODON 

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